Question d'égo
Je travaille en ce moment sur un projet qui me faisait envie depuis longtemps, et puis l'opportunité s'est présentée ! J'ai la liberté de faire des illustrations très personnelles, ce qui bouleverse un peu ma dynamique de travail habituelle. Car cette fois ci, il s'agit de satisfaire les attentes d'une personnes un peu compliquée. Moi.
J'espère que cela occasionnera une promotion à mon ego terrible de créative, qui a pas mal souffert il y a quelques temps, et qui n'attend que de se regonfler (ça revient timidement).
Me faire confiance, c'est mon moteur depuis toujours, ça fonctionnait à l'école pour les contrôles de maths, et ça le faisait aussi lorsque j'ai réalisé mes première commandes d'illustrations. Bien sûr, il existait quand même des moments de doute, mais j'ai eu le sentiment longtemps d'être sur une douce pente ascendante, qui me procurait la confiance nécessaire et un optimisme hallucinant. Puis il y a eu quelques expériences foireuses, passage obligatoire sans doute, on ne peut pas toujours avoir le cul bordé de nouilles...
Après quoi, j'ai ramassé mon égo tout raplapla, et un évènement douloureux du domaine personnel m'a aidé par la force des choses à relativiser ces petits tracas d'ambition, d'égo, d'attentes insatisfaites.
J'ai retrouvé de la sérénité, parfois limite un peu trop à en juger le baobab qui s'épanouit des fois superbement dans la main.
Bref, ce long message, car je m'amuse finalement de constater a quel point je suis le cliché du créatif. Un égo gros comme un camion américain mais fragile, qui a besoin d'être entretenu, choyé, cajolé. Le temps de création partagé entre A) une hyper productivité maladive et passionnée et B) de grandes réflexions paresseuses et anti-productives (en ce qui me concerne, j'ai l'impression d'être majoritairement en phase B)
Le projet sur lequel je bosse n'a rien de spectaculaire, mais je vois que c'est vraiment l'opportunité de faire des choses qui me correspondent, alors je suis pleine d'attente. Mais je fais gaffe. Sûre que je n'ai pas envie de me décevoir, mais je vais faire attention à être gentille avec moi-même, caresser mon égo, et peut-être ainsi retrouver mon optimisme si bénéfique à mon travail, et donc à mon bonheur.
Et là les images qui m'ont fait expulser cette énorme tirade (et oui c'est un aperçu ridicule et au final vous ne savez pas de quoi il s'agit, mais je ne sais pas si je suis autorisée à en montrer et en dire plus pour le moment)